Les questions interdites en entrevue

Certaines personnes immigrantes autorisées à travailler au Canada ont révélé avoir été questionnées sur leur statut d’immigration au Canada durant un entretien d’embauche. Elles ont aussi perçu que leurs réponses les avaient désavantagées dans le processus de sélection.

Bien évidemment, les employeurs doivent s’assurer que les personnes qu’ils engagent sont autorisées à travailler au Canada. Cependant, le tout doit être fait dans le respect des garanties de la Charte des droits et libertés de la personne. La façon la plus simple de le faire est de poser la question :

« Êtes-vous autorisé.e à travailler au Canada ? »

Dans le cadre d’une entrevue d’embauche, il est impérieux de s’abstenir de poser des questions portant sur des motifs interdits de discrimination tel que l’origine nationale ou ethnique, la couleur de peau, la religion et la langue maternelle. Parce qu’elles touchent l’origine nationale ou ethnique du candidat, les questions qui suivent pourraient être en violation de l’article 18.1 de la Charte. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse recommande donc d’éviter des questions telles que :

Illustration: © Gloire Munoko, 2021

« Êtes-vous citoyen.ne canadien.ne? »
« Avez-vous le statut de résident permanent ou un permis de travail ? »
« Avez-vous un numéro d’assurance sociale (NAS) ? Quel est votre NAS ? »
« Avez-vous de l’expérience canadienne ou québécoise? »

Il faut noter que certaines questions discriminatoires sont justifiées quand l’employeur.euse respecte certaines conditions. Par exemple, il est possible de s’informer de l’expérience canadienne d’un.e candidat.e quand un type d’expérience déterminé est objectivement requis par l’emploi et que la personne qui dirige l’entrevue précise la nature de cette expérience.

Aussi, certaines questions considérées comme illicites avant l’embauche peuvent être légitimement et légalement posées par la personne qui engage après l’embauche. Par exemple, il est attendu de celle-ci qu’elles demandent le NAS à tout.e nouvel.le employé.e au début de son emploi. Les employeur.euse.s doivent s’assurer que les personnes embauchées dont le NAS commence par « 9 » ont des documents d’immigration qui ne sont pas expirés.

Pour aller plus loin

COMMISSION DES DROITS DE LA PERSONNE ET DES DROITS DE LA JEUNESSE, Recruter sans discriminer: Guide de l’employeur, 2020 (Disponible en ligne)