Une question de langue

Près de 30% des personnes qui ont immigré dans la ville de Québec entre 2005 et 2016 ne connaissaient pas le français à leur arrivée. Pour ces personnes, l’apprentissage de la langue d’usage est un incontournable pour réaliser leurs aspirations professionnelles.

Pour beaucoup, les cours de français sont un retour aux études influencé par l’âge, les responsabilités familiales, l’état de santé physique et psychologique, de même que la motivation de chacun.e . Ainsi, si elles et ils sont nombreux.ses à s’inscrire aux cours de francisation qui leur sont offerts, certain.e.s mettent fin à leur participation au programme sans le compléter. Le besoin d’améliorer la situation économique de la famille est le premier facteur qui motive ce choix.

En effet, l’obtention d’un emploi, même s’il présente peu de possibilités d’avancement, sera privilégiée afin d’assurer le bien-être économique de la famille. De même, les responsabilités familiales se présentent comme un facteur qui freine la participation aux cours de francisation, notamment pour les parents qui n’arrivent pas à dénicher une place en garderie pour leurs enfants d’âge préscolaire.
Parmi les personnes qui s’investissent dans l’apprentissage du français, certains constatent avec amertume que la perception de ce qu’est « une connaissance du français suffisante », varie selon la personne, l’institution ou le contexte.

«Le français de moi et [mon conjoint] était correct pour étudier à l’université et déposer les travaux […]. Mais n’était pas assez pour travailler par exemple dans un dépanneur ou nettoyer les hôtels.»*

Pour aller plus loin

PRÉVOST, Claudia. Parcours d’apprentissage du français de réfugiés d’origine bhoutanaise dans la ville de Québec: influences des mobilités, des apprentissages et des dynamiques familiales. 2021.

*ROUSSEL, Anne Sophie. Qu’est-ce qu’être francisé? L’expérience d’immigrants dits allophones dans un bastion traditionnel du Québec. Langage et société, 2018, no 3, p. 75-93.

Illustration: © Alice M'voula, 2021